Un homme autiste occupe l'Elysée. Jacques Chirac n'envisage ni de démissionner ni même de dissoudre l'Assemblée nationale. En dépit de la claque retentissante adressée par les Français au traité européen qu'il a signé, à son propre bilan et à son gouvernement. En 2004, trois gifles électorales n'avaient pas suffi à convaincre le président de changer de premier ministre. L'ouragan politique du 29 mai le décide enfin. Trop tard, trop peu… Et il ne manquerait plus qu'il remplace Jean-Pierre Raffarin, le chantre de la France d'en bas, par Dominique de Villepin, le poète des cimes. Le verbe arrogant gouvernerait alors plus que jamais l'Hexagone, mais les envolées lyriques ne suffiraient ni à répondre au ras-le-bol des citoyens français ni à l'agacement des partenaires européens. Il y avait quelque chose de surréaliste à voir, dimanche soir, les ministres défiler en service commandé sur les plateaux de télévision pour répéter à l'envi que les Français devaient serrer les rangs derrière le président de la République. Un appel au rassemblement derrière Jacques Chirac ? Est-ce réellement le message que croient pouvoir entendre les chiraquiens derrière le résultat du référendum ? Quand le peuple impose un tel camouflet aux quatre principaux partis de gouvernement (UMP, UDF, PS et Verts), n'y a-t-il pas d'autre leçon à en tirer ? Dans la crise nationale et européenne qui s'ouvre, la France aura besoin d'un président et d'une majorité parlementaire pleinement légitimes. Allons, monsieur le président, un peu de courage, un peu de bon sens, un peu de décence ! Il faut partir…
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